Après une période de déclin marquée, le marché immobilier français montre enfin des signes encourageants pour l’année 2025. Selon Charles Marinakis, président de Century 21 France, les prix ayant considérablement baissé depuis 2022, une remontée du nombre de transactions est anticipée. Les faits et chiffres clés ont été abordés lors d’une récente conférence de presse tenue par le leader de Century 21.
Une chute significative des prix immobiliers depuis fin 2022
La tendance majeure observée entre 2022 et 2024 est indéniablement la baisse drastique des prix de l’immobilier ancien. À Paris, par exemple, le prix moyen du mètre carré a chuté de près de 10 % en deux ans, atteignant approximativement 9 320 euros en fin 2024, contre 10 600 euros au pic de 2020. Cette tendance se reflète largement sur toute l’Île-de-France où la baisse atteint aussi environ 9 % pour les appartements comme pour les maisons.
Cette baisse significative s’explique notamment par l’ajustement post-crise sanitaire des prix, particulièrement pour les maisons individuelles qui avaient vu leurs tarifs fortement augmentés. D’un autre côté, les appartements subissent un impact moindre mais certain, contribuant néanmoins à une remise en marche progressive du marché immobilier parisien et francilien.
Un redémarrage timide mais prometteur
Malgré cette chute des prix, le nombre de transactions commence à remonter doucement mais sûrement. En 2024, environ 780 000 ventes ont été réalisées sur l’ensemble du territoire national, indiquant une diminution de seulement 10 % par rapport à l’année précédente. Si ces chiffres peuvent sembler alarmants, ils sont plutôt rassurants lorsqu’on considère que 2023 avait enregistré une baisse bien plus conséquente de 25 %.
Charles Marinakis prédit une poursuite de cette tendance positive pour 2025, avec une estimation de 850 000 transactions si la baisse des taux de crédit se maintient. Pour la première fois depuis deux ans, les agents immobiliers sont encouragés à modérer les attentes des vendeurs afin de ne pas freiner ce regain de dynamique dû à la combinaison favorable de la baisse des prix et des taux d’intérêt.
Des disparités régionales dans l’évolution des prix
Si Paris et l’Île-de-France montrent une réduction notable des prix, certaines régions affichent des tendances distinctes. Ainsi, la région Auvergne-Rhône-Alpes et les Pays de la Loire voient leurs prix diminuer respectivement de 6,9 % et 5,7 %. Par contraste, d’autres régions comme la Bourgogne-Franche-Comté, Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et la Normandie connaissent des hausses variant entre 2,5 % et 4,3 %.
Ces divergences géographiques soulignent que le réaménagement des prix n’est pas uniforme à travers le pays, influençant différemment le volume des transactions selon les régions. Alors qu’en 2023, toutes les douze régions analysées montraient une contraction significative, quatre d’entre elles réussissent à inverser la tendance en 2024.
L’immobilier locatif : un secteur à la peine
Toutefois, tous les segments du marché ne bénéficient pas de cet optimisme retrouvé. Le secteur de l’investissement locatif accuse une réduction inquiétante de 3,8 % en 2024. Les transactions de biens acquis à des fins locatives représentent dorénavant 25,5 % des ventes, chiffre le plus faible jamais enregistré depuis 2018.
Cette désaffection des investisseurs locatifs contraste avec la progression des achats de résidences principales, désormais dominant 66,8 % du marché. Charles Marinakis plaide pour l’instauration urgente de mesures incitatives afin de stimuler ce segment essentiel du marché immobilier et attirer de nouveaux investisseurs.
Des perspectives optimistes pour 2025
Les ajustements déjà opérés et les signaux positifs relevés offrent des espoirs tangibles pour une reprise consolidée dès 2025. À condition toutefois que les taux de crédit continuent de descendre et que les prix ne repartent pas vivement à la hausse, plafonnant potentiellement à un maximum de 3% pour éviter un nouveau gel des transactions.
Les acquéreurs, bénéficiant de conditions d’emprunt améliorées et de prix plus abordables, semblent enclins à revenir massivement sur le marché. Disposant par exemple d’une mensualité de crédit de 1 500 euros assortie d’un apport initial de 37 500 euros, ils peuvent prétendre à l’achat d’un bien valorisé à 293 300 euros contre 282 726 euros l’année précédente.
Ainsi, sous l’impulsion d’une baisse généralisée des prix et d’une amélioration continue des taux de crédits, le secteur immobilier semble se reprendre, offrant des perspectives lumineuses pour les mois à venir. Les professionnels demeurent mobilisés et optimistes, tablant sur un redressement durable à condition que les indicateurs économiques demeurent favorables.