La menace de l'érosion côtière en France : les régions les plus vulnérables d'ici 2100

La menace de l’érosion côtière en France : les régions les plus vulnérables d’ici 2100

Immobilier

Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) a récemment publié une étude portant sur l’inventaire des bâtiments, maisons et immeubles exposés à l’érosion côtière en 2028, 2050 et 2100. La France est particulièrement vulnérable à ce phénomène, qui risque de s’aggraver avec le changement climatique.

L’érosion côtière en France : un problème grandissant

En raison de phénomènes naturels, de la montée des eaux et des interventions humaines, l’érosion côtière provoque un déplacement progressif de la limite entre terre et mer. Le Cerema a ainsi identifié avec précision les zones à risque grâce à son étude. Pour les différents scénarios analysés, le centre a listé les bâtiments situés à proximité immédiate du littoral et potentiellement exposés à une érosion importante lors de tempêtes ou de glissements de terrain.

Cela ne signifie pas que tous ces bâtiments finiront dans la mer, mais qu’ils se trouvent près de zones érodées ou instables. En effet, il s’agit d’un scénario probable intégrant les tendances actuelles de l’érosion tout en comptant sur le maintien de toutes les structures de protection côtière, comme l’explique le Ministère de la Transition écologique et solidaire.

Un scénario de 2100 catastrophique en cas d’inaction

Pour 2100, le scénario envisagé montre des zones beaucoup plus vastes touchées par rapport aux autres scénarios préalablement étudiés, concernant près de 450 000 habitations à cet horizon. Le phénomène s’est accentué depuis le début du XXe siècle et devrait s’accélérer, selon les prévisions du ministère de la Transition écologique et solidaire.

Néanmoins, il convient d’être prudent quant à l’interprétation de ces résultats. L’étude souligne que le scénario de 2100 illustre les possibles conséquences d’une inaction face aux effets du changement climatique, avec une disparition totale des structures de protection et une inondation régulière des zones basses situées le long des côtes.

Des solutions variées selon les territoires

Selon Sébastien Dupray, directeur des risques eau mer au Cerema : « Il n’y a pas de solution nationale applicable partout sur les territoires » car les côtes du littoral français sont très variées, allant de plages sableuses à falaises crayeuses. Cette diversité rend nécessaire une approche localisée pour lutter contre l’érosion côtière.

  • Les côtes de la Camargue sont composées de plages basses et sableuses.
  • Les côtes de la Normandie sont quant à elles constituées de hautes falaises crayeuses.

Nicolas Bernon, ingénieur en risque côtier à l’Observatoire du littoral Nouvelle-Aquitaine, explique que l’érosion côtière est un phénomène naturel qui sévit depuis 18 000 ans sur les côtes atlantiques. Il est principalement causé par le déplacement massif de sédiments due aux vagues, au vent et aux marées.

Des projections alarmantes pour certaines régions françaises

Selon les scientifiques de l’observatoire, la côte sableuse du golfe de Gascogne pourrait reculer jusqu’à cinquante mètres et celle rocheuse du pays basque de vingt-sept mètres d’ici 2050.

Immobilier : les départements les plus menacés par l’érosion côtière d’ici 2028

De nombreuses côtes sont menacées par l’érosion, qui s’accélère avec le changement climatique. D’après le Cerema, d’ici 2028, la position du trait de côte dépendra souvent davantage des tempêtes morphogéniques, naturellement imprévisibles, que de la tendance au recul chronique. Les bâtiments identifiés par le centre pourraient donc être touchés par ce recul côtier, sans certitude.

  • La Côte d’Azur, où plus de 1 000 bâtiments pourraient être détruits par l’érosion côtière d’ici 2028.
  • Les Antilles et la Corse figurent également en première ligne face à cette menace.

Afin d’aider les citoyens et les décideurs à anticiper ces risques, le Cerema a publié une carte recensant, département par département, le nombre de bâtiments qui pourraient être détruits ou engloutis par l’océan ou la mer d’ici quelques années.