Abandons de logements : le fléau qui affecte les propriétaires

Abandons de logements : le fléau qui affecte les propriétaires

Immobilier

Des locataires qui quittent leur logement sans préavis et sans informer leur propriétaire, c’est devenu un véritable problème pour ces derniers. Face à cette situation, la Chambre Nationale des Huissiers de Justice (CNHJ) tire la sonnette d’alarme.

+ 5 000 abandons de logements signalés en 2023

Selon la CNHJ, environ 5000 rapports ont été établis pour des cas d’abandon de logement en 2023. Pour y faire face, le propriétaire doit suivre une procédure précise et souvent longue, comme l’a défini une loi votée le 22 décembre 2010. Si le propriétaire ne réagit pas après un mois, il doit faire appel à un huissier pour constater l’abandon du logement. Ainsi, selon la CNHJ, les procédures pour récupérer un bien immobilier abandonné peuvent prendre entre six mois et un an, en fonction des départements et de l’encombrement des tribunaux locaux.

Une proposition pour accélérer les procédures

Pour remédier à ce problème, la CNHJ propose d’optimiser la procédure de récupération des biens abandonnés afin de les remettre rapidement sur le marché locatif. Ainsi, le président de la CNHJ suggère au ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, de réduire ce délai à 15 jours :

  • Réduire le délai de réaction du propriétaire de un mois à 15 jours pour permettre une récupération plus rapide du bien et sa remise en location.
  • Rendre obligatoire la passation d’un acte par huissier pour sécuriser l’avis en cas de vente, prévenir les litiges et éviter des retards dans la vente des biens.

L’impact sur les propriétaires et les locataires

Cette situation peut engendrer de nombreuses difficultés pour les propriétaires qui se retrouvent avec des loyers impayés et des logements vides qu’ils ne peuvent légalement récupérer. De leur côté, les locataires qui souhaitent partir sans préavis mettent également en péril leur propre situation, car ils ne respectent pas leurs obligations contractuelles.

Les conséquences financières pour les propriétaires

Outre les loyers impayés, les propriétaires doivent souvent faire face à des coûts supplémentaires liés à l’entretien et à la rénovation des logements abandonnés. En effet, les locataires qui partent sans préavis ont tendance à laisser les lieux dans un état moins que satisfaisant, ce qui oblige le propriétaire à investir dans des travaux avant de pouvoir remettre le logement en location.

Les risques juridiques pour les locataires

Quant aux locataires qui quittent leur logement sans informer leur propriétaire, ils s’exposent à des poursuites et à des sanctions. En effet, en ne respectant pas les conditions de leur bail, ils peuvent être tenus responsables des loyers impayés et des éventuels dégâts causés au logement.

Des solutions pour prévenir ce phénomène

Afin de lutter contre ces abandons de logements et d’améliorer les rapports entre propriétaires et locataires, plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre :

  • Mieux informer les locataires de leurs droits et obligations en matière de préavis lors de la conclusion du bail.
  • Réviser régulièrement le montant du loyer en fonction des prix du marché pour éviter que les locataires soient tentés de partir sans préavis face à des loyers jugés trop élevés.
  • Inciter les propriétaires à privilégier la location meublée, qui permet une récupération plus rapide du logement en cas d’abandon ou de non-paiement du loyer.
  • Renforcer les contrôles sur le respect des conditions de bail par les locataires afin de prévenir les abandons sauvages de logement.

En prenant des mesures adéquates pour prévenir et gérer rapidement les abandons de logements, il est possible d’améliorer la situation pour les propriétaires et les locataires, et ainsi contribuer à un meilleur fonctionnement du marché immobilier.