La déclaration préalable de travaux est une autorisation administrative nécessaire dans certains cas de figure avant de réaliser des aménagements ou constructions. Elle fait partie intégrante du code de l’urbanisme et vise à assurer la cohérence et le respect des règles d’urbanisme en vigueur. Dans cet article, nous explorerons les différents aspects de la déclaration préalable de travaux, notamment les situations où cette démarche est requise, la procédure à suivre et les conséquences en cas de non-respect.
Qu’est-ce que la déclaration préalable de travaux ?
La déclaration préalable de travaux, appelée également « DP », est un document administratif qui doit être soumis aux services d’urbanisme de la mairie avant la réalisation de certaines opérations de construction ou d’aménagement. Cette déclaration permet à la mairie de vérifier si les travaux envisagés sont conformes aux règles d’urbanisme applicables sur le territoire communal, telles que le plan local d’urbanisme (PLU) ou le plan d’occupation des sols (POS). En d’autres termes, la DP constitue une étape préalable et obligatoire pour obtenir une autorisation de construire ou de modifier une construction existante.
Dans quels cas est-il nécessaire de déposer une déclaration préalable de travaux ?
Le dépôt d’une déclaration préalable de travaux est requis dans un certain nombre de situations. Parmi les cas les plus fréquents, citons :
- la construction d’une annexe à une habitation (abri de jardin, garage, dépendance) dont la surface de plancher et l’emprise au sol sont comprises entre 5 et 20 mètres carrés ;
- les travaux de modification de l’aspect extérieur d’un bâtiment existant, tels que le changement de façade, la pose ou remplacement de menuiseries ou l’installation d’une véranda non fermée ;
- le changement de destination d’une partie ou de la totalité d’un bâtiment sans modification des structures porteuses ou de la façade;
- la création d’une ouverture dans un mur donnant sur l’espace public en zone urbaine protégée, sauf si celle-ci est soumise à un permis de construire ;
- la pose de clôtures, de panneaux solaires ou d’antennes paraboliques en vue d’une installation fixe.
Certains aménagements paysagers, comme la réalisation d’un bassin d’eau ou la plantation d’un alignement d’arbres, peuvent également nécessiter une DP. Les communes ont toutefois la possibilité de modifier la liste des projets soumis à cette démarche, en fonction de leur propre règlementation urbanistique. Il est donc important de se renseigner auprès du service d’urbanisme de sa mairie pour connaître les dispositions applicables localement.
Comment procéder pour effectuer une déclaration préalable de travaux ?
1. Renseignements et documents à fournir
Pour déposer une déclaration préalable de travaux, il convient tout d’abord de remplir le formulaire Cerfa n°13703*08 et de rassembler les pièces justificatives requises, telles que :
- le plan de situation du terrain ;
- un plan de masse des constructions à édifier ou à modifier;
- un document graphique permettant d’apprécier la modification de l’aspect extérieur du bâtiment;
- une photographie situant le terrain dans son environnement proche et lointain.
Ces éléments peuvent être complétés par des informations spécifiques selon la nature du projet, comme la preuve du respect des exigences en matière de performance énergétique des bâtiments.
2. Dépôt et instruction du dossier
Une fois le dossier constitué, celui-ci doit être déposé en quatre exemplaires à la mairie du lieu où se situe le terrain concerné, soit directement, soit par voie postale avec recommandé. Après réception du dossier, la mairie délivre un récépissé comportant un numéro d’enregistrement, qui atteste de la date de dépôt de la DP et constitue le point de départ du délai d’instruction.
Le délai d’instruction de base pour une DP est généralement d’un mois. Si le dossier est incomplet, la mairie peut demander, une seule fois, des pièces manquantes ou complémentaires. Le délai d’instruction est alors suspendu jusqu’à la fourniture des documents demandés.
La mairie peut également solliciter l’avis de différents services ou organismes, comme l’architecte des Bâtiments de France en cas de travaux situés dans un secteur protégé, ce qui peut augmenter le délai d’instruction jusqu’à trois mois. Il convient donc de prévoir suffisamment de temps pour cette démarche avant le début des travaux.
3. Réponse à la déclaration préalable de travaux
À l’issue du délai d’instruction, la réponse à la DP peut prendre plusieurs formes :
- une décision explicite d’accord, sous réserve du respect des prescriptions réglementaires ;
- un accord tacite, si aucune réponse n’est donnée par la mairie après l’expiration du délai d’instruction ;
- un refus, motivé par une non-conformité aux règles d’urbanisme en vigueur.
Si la DP est acceptée, les travaux peuvent commencer dès l’obtention de la réponse positive ou après l’expiration du délai d’instruction sans opposition. Toutefois, ils doivent impérativement être entrepris dans les deux ans suivant l’autorisation et ne pas être interrompus pendant plus d’un an.
Quelles sanctions en cas de non-respect de la déclaration préalable de travaux ?
En cas de réalisation des travaux sans déclaration préalable ou de non-respect des prescriptions associées, les conséquences peuvent être lourdes. Les sanctions prévues par le code de l’urbanisme incluent :
- la démolition ou la mise en conformité des travaux réalisés sans autorisation ;
- une amende pouvant atteindre 300 000 € en cas de constructions illégales en zone protégée;
- un retrait de points sur le permis de construire pour les professionnels du bâtiment fautifs.
Il est donc primordial de se renseigner auprès de sa mairie et de respecter scrupuleusement les règles d’urbanisme applicables afin de garantir un projet réussi et pérenne.