Les néobanques face aux banques en ligne classiques : quels impacts ?

Les néobanques face aux banques en ligne classiques : quels impacts ?

Banque

Les néobanques et les banques en ligne traditionnelles se disputent une place de plus en plus conséquente sur le marché bancaire. Chacune de ces options propose des offres digitales, et c’est presque leur seul point commun, puisque leurs modèles, leurs cibles et leurs impacts diffèrent notablement. Découvrons ensemble les attributs de chacune de ces alternatives.

Définition et différences fondamentales

Banques en ligne classiques et néobanques sont aux antipodes, les offres sont radicalement différentes et les utilisations variables. Il est essentiel de comparer les meilleures banque en ligne afin de comprendre les atouts des acteurs déjà établis face à ceux qui émergent.

Les banques en ligne classiques sont des établissements bancaires traditionnels ou des filiales de banques classiques qui ont misé sur la digitalisation de leurs services, tout en maintenant une relation bancaire complète. Les services liés aux comptes courants, aux cartes bancaires, aux crédits ou à l’épargne sont centralisés en ligne. Pour autant, les offres sont complètes, et les services aussi efficaces que réglementés. Le plus souvent, le service client est disponible via plusieurs canaux et même, dans de rares cas, par des agences physiques.

Les néobanques sont des banques digitales pures, le pari est donc radicalement différent. Il s’agit de startups ou de fintechs qui proposent des services bancaires via une application mobile, le plus souvent sans aucune présence en agence physique. Les offres sont alors moins complètes et se focalisent sur les usages principaux : paiements, transferts internationaux ou gestion de budget. Ce sont des banques qui misent sur la simplicité, la flexibilité et une transparence totale.

Impacts sur les consommateurs

1.    Coûts et tarification

Le coût des néobanques est généralement très modéré. La structure est légère, pas ou peu d’agences, peu de personnel, les tarifs sont donc très compétitifs, et les opérations de base à frais réduits ou nuls : ouverture de compte, paiements à l’étranger, transferts.

Les banques en ligne classiques sont souvent plus onéreuses que les néobanques, notamment pour des opérations spécifiques comme celles en lien avec les services traditionnels, crédits, placements, remboursements anticipés, etc. Ce surcoût se justifie par une offre généralement plus complète, avec assurance, crédits ou produits d’investissement, peu accessibles avec les néobanques.

2.    Accessibilité et expérience utilisateur

Concernant les fonctionnalités, là encore les différences sont notables :

  • Ouverture de compte : c’est très rapide pour les néobanques, quelques minutes suffisent, avec une vérification d’identité rapide. Les banques en ligne classiques mettent en place des formalités plus longues, et attendent parfois des justificatifs classiques ou des entretiens.
  • Interface UX/UI : l’expérience utilisateur est un pôle d’investissement majeur pour les néobanques, elles misent sur la réactivité et la transparence (notifications en temps réel, catégorisation des dépenses, visualisation simple des frais … Les banques en ligne, quant à elles, s’adaptent mais sont parfois moins modernes et la navigation et l’utilisation moins fluides.
  • Service client : les néobanques misent tout sur le chat, les messageries in-app et les réseaux sociaux. C’est une approche qui trouve ses limites dans la couverture horaire restreinte ou le manque de personnalisation de l’accompagnement. La banque en ligne traditionnelle peut s’appuyer sur les agences de leur maison-mère pour la mise en place de démarches plus complexes, combinant alors numérique et service complet.

3.    Produits proposés et profondeur de l’offre

Les banques en ligne classiques s’imposent en proposant une gamme de produits très complète : crédits immobiliers, prêts personnels, placements, assurance vie, produits d’investissement, comptes titres, etc. Leur infrastructure légale et financière est plus solide et permet de supporter des services complexes.

Les néobanques en général vont à l’essentiel, compte bancaire, carte, paiements et parfois petite épargne, mais assez peu de services pour le crédit ou l’investissement. Certaines néobanques étendent progressivement leur gamme, mais le modèle est souvent axé sur la légèreté, la modularité et la spécialisation.

Impact sur le marché bancaire

1.    Pression concurrentielle

Les néobanques ont contraint les banques en ligne classiques et les banques traditionnelles à innover, réduction des coûts, amélioration de l’expérience utilisateur, nouvelles fonctionnalités ont vu le jour, afin de maintenir leur clientèle. C’est une concurrence qui a largement participé à stimuler la digitalisation du secteur, à plus de transparence des coûts bancaires et à la modernisation des produits.

2.    Inclusion financière

Les néobanques s’adressent à des populations mal desservies par les banques traditionnelles : jeunes, faibles revenus, revenus irréguliers ou expatriés par exemple. Elles sont donc une excellente opportunité pour l’inclusion, en misant sur les procédures simplifiées et des tarifs réduits, elles abaissent les barrières à l’entrée bancaire.

La limitation des services peut toutefois être limitante pour des clients qui attendent des solutions plus sophistiquées ou pour un cycle de vie bancaire complet.

3.    Innovation technologique et adaptation

Le point fort des néobanques est sans conteste l’intégration accrue de nouvelles technologies, pour répondre à toutes les nécessités de gestion quotidienne de ses comptes. Cela constitue un levier de taille pour bousculer les banques en ligne et les pousser à se réinventer et se moderniser pour rester compétitives et attractives.

4.    Risques et régulation

Les services entièrement numériques placent les défis en matière de sécurité informatique au premier plan : sécurité des données, authentification forte … Les clients placent leur confiance en des plateformes mobiles souvent gérées par des fintechs plus petites, qui peuvent être plus vulnérables en termes de cyberattaque.

D’un point de vue réglementaire, la conformité (identité, lutte contre le blanchiment, financement du terrorisme, respect de la réglementation bancaire) est un enjeu majeur. Les régulateurs jouent un rôle prépondérant en s’assurant que les néobanques répondent aux mêmes obligations que les banques traditionnelles. Une problématique amoindrie pour les banques en ligne, qui sont déjà bien encadrées.

Quel avenir ?

  • Hybridation des offres : les banques en ligne classiques vont continuer à faire évoluer leurs offres pour intégrer des fonctions propres aux néobanques (notifications en temps réel, intégration de service externe, mobilité …). Les néobanques devraient prendre la voie de l’élargissement de la gamme de services, en développant les opportunités de crédit ou de conseil par exemple.
  • Personnalisation et segmentation accrue : pour les néobanques, il semble que l’enjeu soit la spécialisation maximale, tandis que les banques en ligne classique devraient se focaliser sur le développement de packages modulaires qui permettront une personnalisation totale de leur offre.
  • Collaboration ou acquisition : le marché actuel a déjà démontré que les partenariats ou les rachats se développent entre fintech et banque traditionnelles. Cela apparaît comme un modèle séduisant pour combiner l’agilité des néobanques, à la réputation et les services de banques à la réputation déjà solide.
  • Rôle des régulateurs renforcés : ils seront de plus en plus importants pour garantir protection des consommateurs, stabilité financière et concurrence loyale. Les normes de confidentialité et de transparence devront vraisemblablement évoluer pour devenir encore plus strictes.