L’année 2025 s’annonce mouvementée pour les copropriétaires. Alors que la fin des réseaux 2G et 3G approche, une mise aux normes des téléalarmes d’ascenseurs devient impérative, provoquant une hausse significative des charges de copropriété. Cet article se penche sur les implications financières de cette transition technologique.
Une obligation réglementaire imminente
En raison de l’arrêt programmé des réseaux 2G et 3G par les opérateurs de téléphonie mobile d’ici à 2029, une adaptation des systèmes de téléalarme dans les ascenseurs est nécessaire. Ces dispositifs sont cruciaux pour la sécurité des utilisateurs, leur permettant d’entrer en contact direct avec un technicien en cas de panne. Leur fonctionnement actuel repose largement sur ces technologies obsolescentes.
Orange avait annoncé dès 2022 la fin de son réseau 2G pour le 31 décembre 2025 et celle de la 3G pour le 31 décembre 2028. De leur côté, SFR et Bouygues prévoient de mettre fin à leurs services 2G à la fin de 2026 et de stopper la 3G en 2028 pour SFR et en 2029 pour Bouygues. Ce calendrier pousse les copropriétés à anticiper l’installation de solutions compatibles 4G afin de garantir la continuité des services de téléalarme.
Un coût important pour les copropriétaires
Selon Danielle Dubrac, présidente de l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS), le passage à la 4G représente un coût non négligeable. Environ la moitié des 630 000 ascenseurs en France utilisent encore les réseaux 2G ou 3G. Installer de nouvelles téléalarmes adaptées à la 4G entraîne des dépenses importantes pour chaque immeuble concerné.
Le sénateur Hervé Maurey a également exprimé ses préoccupations sur ce sujet dans une question écrite à la ministre du numérique Marina Ferrari. Il souligne que depuis une dizaine d’années, les networks mobiles ont remplacé les lignes filaires pour les appels d’urgence dans les ascenseurs, rendant inévitable la migration vers des systèmes plus modernes et coûteux. Selon Avire, une société spécialisée dans les produits de communication et de sécurité pour ascenseurs, cette transition risque d’affecter financièrement de nombreuses copropriétés.
Exemples concrets de coûts additionnels
Les témoignages de copropriétaires commencent déjà à affluer. Marc, résident dans une copropriété de 18 appartements en Isère, rapporte que son ascensoriste a proposé une solution via le réseau GSM 4G, facturée à hauteur de 850 euros par an. « 850 euros par an, c’est énorme ! Nous payons actuellement seulement 30 euros par mois pour l’abonnement, » déclare-t-il, illustrant clairement l’augmentation des charges désignée.
Cette situation n’est pas isolée. D’autres copropriétaires font état de devis équivalents, témoignant ainsi de l’impact général que cette mise aux normes aura sur les finances des logements collectifs. La nécessité d’inscrire ces dépenses à l’ordre du jour des assemblées générales de copropriété ajoute une nouvelle couche de complexité aux discussions budgétaires annuelles.
Des solutions à envisager en assemblées générales
Devant l’ampleur de cette problématique, il est recommandé que les copropriétés inscrivent rapidement cette question à l’ordre du jour de leurs prochaines assemblées générales. Des solutions alternatives pourraient être proposées et débattues pour minimiser au mieux les coûts. Par exemple, certains fournisseurs offrent des contrats de maintenance incluant la mise aux normes à des tarifs préférentiels.
- Comparer les offres des différents prestataires pour réduire les coûts
- Négocier des tarifs collectifs pour plusieurs immeubles
- Étudier des options de financement communautaire ou des subventions possibles
Ces outils peuvent potentiellement alléger la facture pour les copropriétaires tout en garantissant la conformité et la sécurité des installations. Toutefois, ils nécessitent une coopération et une organisation accrues au sein des syndics et des assemblées de copropriété.
Anticipation et planification : des clés pour gérer les nouvelles charges
Au-delà de l’aspect financier, cette mise aux normes soulève des questions de gestion et de prévision. Les syndicats de copropriété doivent non seulement informer les propriétaires mais aussi prévoir ces dépenses dans leurs budgets futurs. Une anticipation rigoureuse permettra de répartir les charges sur plusieurs exercices, évitant ainsi les variations brutales de trésorerie.
Cette transition constitue un défi majeur pour les copropriétés en France. Elle met en lumière l’importance d’une bonne gestion et d’une organisation collective efficace pour faire face aux évolutions technologiques et réglementaires. Les copropriétaires devront s’adapter et collaborer étroitement avec leurs syndics pour naviguer au mieux dans cette période de changement.