Faut-il jouer l’introduction en Bourse d’Euronext ?

Epargne

L’opérateur des Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne fera ses débuts sur le marché le 20 juin. Est-ce l’opération à suivre ? La rédaction de patrimoine-magazine.eu donne son avis.  

Alors que les rumeurs visaient jusqu’à 2 milliards d’euros, Euronext pourrait finalement être valorisée jusqu’à 1,75 milliard. Le groupe proposant 42.108.230 actions dans une fourchette de prix comprise entre 19 et 25 euros. Avec 880 millions à 1,16 milliards d’euros levés, ce sera en tout cas la plus grosse opération enregistrée à Paris depuis 2007. Est-ce pour autant l’opération à ne pas manquer ?

En apparence, le dossier est attractif. Euronext revient en Bourse avec la volonté de renforcer son rôle de financeur de l’économie. Comme en témoigne entre autres la stratégie déjà mise en place autour des PME depuis le début de l’année, le groupe entend se repositionner en tant que leader dans la levée de fonds sur les marchés. Mais pas seulement. Si le listing et la négociation constituent une large part de son activité, Euronext c’est aussi une activité de marché à terme sur les matières premières agricoles devenue une référence notamment sur le colza et surtout le blé ainsi que des activités d’indices ou encore de vente de données de marché.

Des projets innovants dans les tuyaux

Amputé du Liffe (marché à terme britannique), le groupe veut développer ses activités dans les produits dérivés, un segment très rentable. D’autres projets innovants sont dans les tuyaux nous explique Anthony Attia, le président directeur général d’Euronext Paris. Notamment dans le domaine de la titrisation de la dette, des ETF (trackers) et du marché à terme.

Côté perspectives chiffrées, Euronext se veut aussi prometteur et vise une croissance de 5% par an en moyenne, la marge opérationnelle devant passer de 42 à 45% d’ici trois ans. Le groupe a programmé la réalisation d’environ 60 millions d’euros d’économies de coûts sur trois ans, concentré principalement sur l’optimisation de son outil informatique. Les futurs actionnaires ne sont pas oubliés. Il est prévu dès l’exercice 2014 la redistribution de la moitié du bénéfice net.

Dans un contexte redevenu favorable, Euronext offre en effet de belles perspectives. Mais le groupe va devoir faire ses preuves dans un marché rendu extrêmement concurrentiel par l’arrivée des plateformes alternatives. Difficile de dire si ses débuts en Bourse seront florissants. A plus long terme en revanche, le dossier peut se révéler prometteur. On pourra toujours se positionner par la suite.