À partir de 2025, le secteur immobilier français sera marqué par une série de changements réglementaires importants. Ces évolutions toucheront à la fois les propriétaires, les investisseurs immobiliers et les locataires. Entre l’interdiction de louer des logements énergivores, la fin du dispositif Pinel, et le maintien des aides MaPrimeRénov’, les acteurs de l’immobilier devront s’adapter à un nouveau cadre législatif.
Interdiction de louer les passoires thermiques dès janvier 2025
Dès le 1er janvier 2025, il sera interdit de mettre en location des logements ayant une étiquette énergétique G. Cette mesure fait partie des efforts continus pour améliorer l’efficacité énergétique des logements en France, accélérés par la loi Climat et Résilience promulguée en 2021. Le calendrier de cette interdiction se poursuit : en 2028, ce seront les logements classés F qui ne pourront plus être loués, suivi des biens notés E en 2034. Par ailleurs, tous les diagnostics de performance énergétique (DPE) effectués avant le 30 juin 2021 ne seront plus valables dès début 2025.
Cette interdiction vise à encourager les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation énergétique dans leurs biens afin de réduire leur impact environnemental et de proposer des logements plus performants aux locataires. Cependant, ces obligations peuvent représenter un défi majeur pour certains propriétaires, notamment ceux possédant des biens anciens ou situés dans des régions où les ressources pour les rénovations sont limitées.
La fin programmée du dispositif fiscal Pinel
Mise en place depuis 2014, le dispositif Pinel prendra fin le 31 décembre 2024. Ce mécanisme a permis à de nombreux investisseurs d’acquérir des logements neufs tout en bénéficiant de réductions d’impôts sous conditions spécifiques de loyers et de ressources des locataires. Avec la fin de ce dispositif, les investisseurs vont devoir chercher d’autres opportunités fiscales pour bénéficier d’avantages similaires.
Le dispositif Pinel a joué un rôle crucial dans le développement du parc locatif neuf en France. Il est reconnu pour avoir stimulé la construction de nouveaux logements tout en offrant des avantages fiscaux attractifs pour les investisseurs. Néanmoins, sa suppression pourrait entraîner une réduction des investissements dans le logement neuf si des mesures de remplacement ne sont pas rapidement mises en place.
Maintien des aides MaPrimeRénov’ pour 2025
Les aides MaPrimeRénov’ continueront de soutenir les travaux de rénovation énergétique en 2025, y compris pour les « mono-gestes » tels que le changement de fenêtres ou de chaudière. Cette aide financière vise à encourager les propriétaires à améliorer les performances énergétiques de leurs logements, réduisant ainsi leurs factures énergétiques et leur impact environnemental.
Ces aides ont été étendues par des décrets récents pour inclure des conditions de financement avantageuses pour divers types de travaux de rénovation. Ce soutien financier est considéré comme essentiel pour atteindre les objectifs climatiques fixés par le gouvernement français. Il permettra également d’améliorer le confort des logements et de valoriser le patrimoine immobilier des bénéficiaires.
Obligation d’audit énergétique pour les ventes de logements
Depuis avril 2023, la vente de « passoires thermiques » nécessite la réalisation d’un audit énergétique. Dès janvier 2025, cette obligation s’étendra aux logements ayant une étiquette DPE classée E. Cet audit offre un état des lieux détaillé des performances énergétiques du bien et propose des recommandations de travaux pour améliorer celles-ci.
L’audit énergétique est envisagé comme un outil clé pour promouvoir la transparence lors de transactions immobilières. Il permet aux acheteurs potentiels de mieux comprendre les coûts éventuels des rénovations nécessaires et de négocier les prix en conséquence. Pour les vendeurs, cela peut aussi signifier un atout supplémentaire si le bien présente de bonnes performances énergétiques.
Nouvelles règles pour les meublés touristiques et élargissement du Prêt à taux zéro
En 2025, chaque commune française devra rendre obligatoire l’enregistrement des meublés touristiques, même en dehors des zones tendues. Cette mesure vise à faciliter la mise en place de quotas limitant le nombre de locations saisonnières, souvent jugées responsables de tensions sur le marché du logement à long terme.
Par ailleurs, dès février 2025, le Prêt à taux zéro (PTZ) sera élargi à tous les logements neufs sur l’ensemble du territoire. Cette initiative est positivement accueillie par le secteur immobilier car elle devrait stimuler les achats dans le neuf, contribuer au renouvellement du parc immobilier, et favoriser l’accès à la propriété pour de nombreuses familles.
Ces modifications réglementaires montrent une volonté claire du législateur d’encourager la modernisation et la rénovation du parc immobilier français. Elles visent également à équilibrer les intérêts des différents acteurs du marché, de manière à garantir un logement plus durable, accessible et performant pour tous.