Le gouvernement mise sur le logement intermédiaire pour lutter contre la crise du logement

Le gouvernement mise sur le logement intermédiaire pour lutter contre la crise du logement

Immobilier

Face à la crise du logement, le gouvernement a décidé de concentrer ses efforts sur le logement intermédiaire pour les classes moyennes en annonçant près d’un milliard d’euros d’investissement public et privé jeudi dernier. Le but est de développer massivement l’offre de logements intermédiaires, permettant aux individus des classes moyennes de trouver un logement à des prix 10-15 % inférieurs aux taux du marché.

Un investissement massif dans le logement intermédiaire

Près d’un milliard d’euros seront mobilisés dans les prochains mois pour construire 10 000 logements intermédiaires destinés aux classes moyennes, ont annoncé les ministres de l’Économie et du Logement jeudi. Réservé aux zones tendues où les loyers s’envolent, le logement locatif intermédiaire permet aux ménages des classes moyennes dont les revenus sont trop élevés pour être éligibles au logement social de trouver un toit.

Sur ce milliard d’euros, 400 millions seront fournis par 14 assureurs et 250 millions seront fournis par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), tandis que l’État mobilisera ses propres fonds, comme l’a précisé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire suite à une réunion avec la fédération des assureurs et la CDC.

L’objectif : développer massivement l’offre de logements intermédiaires

Selon Bruno Le Maire, l’objectif est de développer massivement l’offre de logements intermédiaires qui permettent aux individus des classes moyennes de trouver un logement à des prix 10-15 % inférieurs aux taux du marché. Dans la seconde moitié de 2023, Bercy avait approuvé une augmentation de capital de 250 millions d’euros au sein de la Société du Logement Intermédiaire afin de construire rapidement 4 000 logements supplémentaires.

Un partenariat avec Action Logement et les banques territoriales

« Nous allons booster la LLI », a confirmé le ministre du Logement Guillaume Kasbarian qui a annoncé un accord la semaine prochaine avec le géant de l’aide sociale et de l’habitat Action Logement, la CDC et les banques territoriales pour produire 75 000 logements sur les trois prochaines années.

Des mesures insuffisantes pour apaiser la colère du secteur immobilier

Les annonces faites par le ministre du Logement mardi 12 mars n’ont pas suffi à calmer la colère qui gronde dans le secteur. Certains sont même tentés de rejoindre la contestation qui a débuté en janvier… C’est ce qu’a déclaré Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers, lors d’une conférence de presse au Marché international des professionnels de l’immobilier mercredi 13 mars, qui est le salon leader mondial du secteur.

Enlisé dans ce véritable casse-tête budgétaire, Bercy n’a pas épargné le ministère du Logement, qui a donc subi une coupe d’environ 300 millions d’euros. Plongé dans une crise sans précédent depuis plus de dix ans, le secteur se remet en question.

Un gouvernement à la traîne et des professionnels insatisfaits

Le jour précédent, le nouveau ministre du Logement était arrivé au MIPIM avec un bouquet de dix mesures censées endiguer la crise de l’offre de logements. En plus d’être jugé insuffisant par les professionnels de l’immobilier, ce plan présente un autre problème, et non des moindres : selon Pascal Boulanger, il semblerait que le ministre ait plus d’un an de retard. Les mesures prises se concentrent principalement sur l’offre…

Les défis pour répondre aux besoins et stimuler la demande

Déjà au début de janvier, Pascal Boulanger avait tiré la sonnette d’alarme : « Avec la montée des taux d’intérêt et des critères […], nous sommes confrontés à une situation où il y a énormément de besoins et aucune demande n’existe. Le véritable défi désormais, plus que jamais, est de trouver des ménages prêts à acheter et qui seront financés. »

La pression du MEDEF sur Bercy

De plus, l’annonce concernant [la suppression] ne passe toujours pas bien auprès de nombreux acteurs immobiliers. « D’une part, la demande des investisseurs s’est déjà effondrée, ce n’était donc absolument pas le moment de prendre une telle décision », a argumenté Pascal Boulanger dans L’Express. Plus généralement, Patrick Martin reproche au ministère de l’Économie d’avoir une vision budgétaire trop exclusive et assez tronquée de la situation. Et il traduit au cas où vous n’auriez pas compris le message : « autant de moins de contributeurs que de plus de bénéficiaires. »

  • Mobilisation d’un milliard d’euros pour construire 10 000 logements intermédiaires destinés aux classes moyennes
  • Participation de 14 assureurs et de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) dans l’investissement
  • Objectif de développer massivement l’offre de logements intermédiaires à des prix 10-15 % inférieurs au marché
  • Partenariat avec Action Logement, la CDC et les banques territoriales pour produire 75 000 logements supplémentaires sur trois ans.