Le crédit immobilier à l’inverse. Si certains experts du logement avertissent une augmentation des taux d’emprunt depuis décembre, ce mouvement ne s’est pas encore passé. En novembre, le coût du crédit a même abaissé. D’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA, les taux d’emprunt (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1,31 % en moyenne, contre 1,33 % le mois précédent. Ce rabais est persistant depuis l’automne 2015 chaque mois entraînant le crédit vers de nouveaux planchers historiques. Parallèlement, les banques ont allongé les durées des crédits offerts, l’étalement du remboursement au-delà de 25 ans permettant logiquement à de jeunes ménages plus modestes de gagner en capacité d’emprunt.
Immobilier et les techniques des établissements
Mois après mois, les mêmes causes déclenchent les mêmes effets : les critères de refinancement des banques restent très favorables, ce qui leur permet de prêter bon marché, tout en conservant leur marge.
D’ailleurs, la diminution des taux a animé une terrible guerre commerciale entre établissements, qui se sont battus pour inviter les candidats à l’acquisition à coups d’offres difficiles à refuser. Mais aussi, depuis 2015, en débauchant des clients à la concurrence. La stratégie est simple : bénéficier des taux bas pour proposer à un emprunteur de changer son premier prêt par un nouveau prêt à des conditions très attirantes. Dans ces conditions, grâce à celui qui remonterait ses taux trop tôt ou trop vite : il se retrouverait vite hors course.
Immobilier et l’effet de rabais de taux
Pour les banques, cette anxiété est à double tranchant : d’un côté, elles ont atteint des niveaux de production de nouveaux prêts (en introduisant les rachats) inédits depuis 2010. Elles ont ainsi prêté 200 milliards d’euros en 2015, une performance qui pourrait se reproduire cette année. À la fin septembre 2016, la production de nouveaux crédits à l’habitat atteignait ainsi déjà 163 milliards d’euros. Mais de l’autre, les prêteurs gorgent leurs bilans de crédits accordés à très bon prix. Ainsi, le jour où la BCE ralentira ou interrompra sa politique monétaire accommodante, leurs coûts de financement augmenteront… tandis que leur portefeuille de prêt n’engendrera plus que de pauvres revenus.