Pourquoi le placement forêt apparaît comme un investissement d’avenir

Epargne

Le soutien des pouvoirs publics à la filière bois ainsi que l’intérêt des investisseurs étrangers pour les grands massifs forestiers promettent aux placements dans la forêt des rendements radieux. 

La Société Forestière de la Caisse des dépôts, en partenariat avec les Safer, présentait comme chaque année son analyse du marché des forêts françaises. En 2013, le prix moyen d’un hectare de forêt gagne 1,6 % par rapport à 2012. Il s’établit à 3 990 euros/ha, le prix minimal étant de 620 euros/ha et le plus élevé de 11 100 euros/ha. Depuis 1997, le prix des forêts gagne en moyenne chaque année 3,9 % en valeur courante soit 2,2 % en valeur réelle. Le nombre de transactions pour 2013 est de 14 690 soit une progression de 1,8 % par rapport à 2012.

Le volume des surfaces est en recul. Il est passé de 112 700 ha en 2011 à 108 100 ha en 2012 et à 106 500 ha en 2013. Quant au montant total des transactions, il est de 954 millions d’euros en recul de 9,6 % par rapport à 2012. Cet infléchissement des volumes et des prix s’explique essentiellement par la multiplication des ventes de petites surfaces (entre 1 et 10 ha) et par la baisse significative des transactions portant sur les massifs de plus de 100 ha. Il faut y ajouter également la baisse des prix des bâtiments situés sur ces massifs.

L’intérêt pour la biomasse augmente les prix des grandes forêts

Ce sont les grands massifs qui se vendent le plus cher. Il faut en effet compter 7 300 euros/ha en Sologne, 7 000 en Champagne ou 6 500 en Bourgogne alors que pour des petites surfaces de 1 à 10 ha le prix moyen est de 3 250 euros/ha.

Michel de Warren, de la Société Forestière, a fait un point sur les forêts de plus de 100 hectares. Ce secteur restreint représente environ 90 ventes par an dont 50 peuvent être considérées comme de vrais investissements de diversification. Sur ce marché, les vendeurs sont peu nombreux car ils ont conscience de l’augmentation de la valeur du foncier et du bois dont le prix a progressé depuis 2012 de 10,4 %. De plus, les pouvoirs publics souhaitent encourager cette filière, notamment le développement de la biomasse. Il en résulte une certaine tension entre une offre restreinte et une demande croissante d’autant plus que de nouveaux investisseurs étrangers apparaissent notamment des Chinois et des Brésiliens. Il en résulte une surcote entre les prix du marché surévalués de 10 à 20 % par rapport à la valeur productive des massifs. Du coup, certains massifs sont proposés à 20 000 euros/ha.

La création du GFI devrait booster les prix des massifs

La forêt devient ainsi un actif de placement et on assiste à une financiarisation du marché. De plus en plus de sociétés, de fonds, de banques se positionnent sur la forêt, une dizaine de groupements forestiers de placements étant créés chaque année. Pour le moment ces groupements ne peuvent avoir plus d’une centaine d’associés et leurs actifs varient entre 5 et 10 millions d’euros. Mais à l’automne, un projet de loi sur la forêt sera discuté au Parlement. Une nouvelle structure sera créée : le GFI ou groupement forestier d’investissement. Ces derniers seront autorisés à faire appel public à l’épargne et seront contrôlés par l’AMF. Un tel support de placement dans la forêt devrait booster les prix des beaux massifs et augmenter encore la demande des investisseurs institutionnels, entreprises ou particuliers. Le placement forêt apparaît donc comme un investissement d’avenir !