La résidence principale est un sujet qui suscite souvent des interrogations, que ce soit pour le choix d’un logement ou pour les implications fiscales. Dans cet article, nous vous proposons un éclairage sur cette notion essentielle pour mieux comprendre vos droits et obligations en tant que contribuable.
Définition juridique de la résidence principale
Selon le Code Civil, en son article 102, la résidence principale est « le lieu où une personne a sa principale installation au moment où elle entend y élire domicile ». Il s’agit donc du logement dans lequel vit habituellement une personne seule ou avec sa famille, ainsi que du lieu où sont rattachées ses activités professionnelles et sociales. La résidence principale peut être une maison individuelle, un appartement, une chambre chez l’habitant, une résidence étudiante, etc.
Les critères permettant de déterminer la résidence principale
Pour identifier la résidence principale d’une personne, plusieurs critères sont généralement pris en compte :
- La durée d’occupation du logement : il doit être occupé au moins huit mois par an (sauf circonstances particulières telles qu’une mutation professionnelle).
- La présence d’intérêts patrimoniaux ou familiaux, tels que l’enregistrement du foyer fiscal à cette adresse, le rattachement à une école ou la domiciliation bancaire.
- La continuité et la stabilité de l’occupation du logement : une personne peut avoir plusieurs résidences mais une seule sera considérée comme principale.
Ces critères sont à prendre en compte de manière globale. Ainsi, un contribuable ayant plusieurs logements pourra déterminer sa résidence principale en fonction de ceux qui lui correspondent le mieux.
Les avantages fiscaux liés à la résidence principale
Le statut de la résidence principale offre aux contribuables divers avantages fiscaux :
L’exonération de la taxe d’habitation
Les propriétaires ou les locataires dont le logement constitue leur résidence principale peuvent bénéficier d’une exonération de la taxe d’habitation, sous certaines conditions (revenus, composition du foyer, etc.). Cette exonération est progressive et devrait aboutir à la suppression totale de cette taxe pour tous les résidents en 2023.
La réduction d’impôt sur les intérêts d’emprunt
Pour encourager l’accès à la propriété, les contribuables ayant contracté un prêt immobilier pour financer leur résidence principale peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt payés les cinq premières années de remboursement, dans la limite de certains plafonds.
Les dispositifs de défiscalisation immobilière
Plusieurs dispositifs permettent aux investisseurs d’acquérir un logement en bénéficiant d’une réduction d’impôt, à condition de le louer comme résidence principale :
- Le dispositif Pinel : pour les investissements locatifs dans de l’immobilier neuf.
- Le Denormandie ou Malraux : pour la rénovation de logements anciens dans certains quartiers historiques ou secteurs protégés.
- Le Censi-Bouvard : pour les acquisitions dans des résidences avec services (étudiantes, seniors…)
- Les dispositifs Girardin et Scellier Outre-mer pour les investissements immobiliers dans les territoires ultramarins.
L’impact de la résidence principale sur la fiscalité locale
La déclaration de la résidence principale est également importante pour la fiscalité locale, qui couvre notamment :
La taxe foncière
Si la résidence principale n’est pas concernée par une exonération totale de la taxe foncière, il existe des dispositifs permettant une réduction partielle de cette imposition, notamment pour certaines personnes âgées ou handicapées, sous conditions de revenus. Les collectivités locales peuvent également prévoir des abattements pour favoriser l’accession à la propriété et l’équilibre du marché immobilier local.
Les taxes d’enlèvement des ordures ménagères et d’assainissement
Ces taxes sont généralement calculées sur la base de la valeur locative du logement, intégrée à la taxe foncière. La déclaration de la résidence principale permet d’établir cette valeur locative au plus juste et d’assurer l’équité entre les contribuables.
La prise en compte de la résidence principale dans la succession
Au-delà des aspects fiscaux, la notion de résidence principale peut également avoir un impact sur la répartition des biens suite à une succession ou un divorce. En effet :
- Lors d’une succession, les héritiers ont la possibilité de conserver la propriété de la résidence principale du défunt s’ils y vivent ou d’y demander un partage équilibré avec les autres biens immobiliers faisant partie de la succession.
- Dans le cadre d’un divorce, chacun des époux peut revendiquer un droit de jouissance sur la résidence principale, notamment lorsque des enfants mineurs sont concernés, afin d’assurer leur stabilité familiale et leur accès aux structures éducatives et sociales locales.
Ainsi, bien comprendre la définition et les implications de la résidence principale est essentiel pour tout contribuable souhaitant maîtriser son patrimoine immobilier et optimiser sa fiscalité. Cela nécessite souvent l’aide d’un expert, tel qu’un notaire, un avocat ou un conseiller en gestion de patrimoine, particulièrement lors de situations complexes (succession, divorce, investissements immobiliers…).