La valeur locative cadastrale est un élément clé dans le calcul des impôts locaux en France. Elle sert de base pour déterminer le montant de la taxe d’habitation, de la taxe foncière et de la contribution économique territoriale (anciennement taxe professionnelle). Dans cet article, nous allons définir ce qu’est la valeur locative cadastrale et examiner comment elle est calculée et utilisée dans les différents impôts locaux.
Qu’est-ce que la valeur locative cadastrale ?
La valeur locative cadastrale est un indicateur qui permet d’estimer la capacité locative d’un logement ou d’une propriété non bâtie, c’est-à-dire le loyer annuel théorique que pourrait percevoir le propriétaire s’il louait son bien. Elle ne correspond donc pas forcément au loyer réellement perçu par le propriétaire, ni au prix du marché. En revanche, elle constitue une base d’imposition pour plusieurs taxes locales :
- la taxe d’habitation, payée par l’occupant du logement (locataire ou propriétaire) ;
- la taxe foncière sur les propriétés bâties, due par le propriétaire d’un logement ;
- la taxe foncière sur les propriétés non bâties, due par le propriétaire d’un terrain ;
- la contribution économique territoriale (CET), payée par les entreprises et les professions libérales.
Comment est calculée la valeur locative cadastrale ?
La méthode de calcul de la valeur locative cadastrale diffère entre les propriétés bâties (comme les logements) et les propriétés non bâties (comme les terrains). Pour les deux catégories, il existe néanmoins un processus général en plusieurs étapes :
Étape 1 : établissement du tarif par mètre carré
Pour les propriétés bâties, le calcul repose sur une estimation des loyers annuels théoriques au mètre carré. Cette estimation s’appuie sur des observations réalisées par des experts locaux, qui tiennent compte de différents éléments pouvant influencer les loyers, tels que la localisation, la qualité de construction ou la superficie des logements. Le résultat obtenu pour chaque groupe de logements similaires dans une même zone géographique donne un tarif par mètre carré.
Pour les propriétés non bâties, les tarifs sont fixés par l’administration fiscale elle-même en fonction de la nature du terrain (terre agricole, terrain constructible…) et de sa localisation.
Étape 2 : prise en compte des caractéristiques propres à chaque bien
Une fois le tarif par mètre carré déterminé, on prend en compte les caractéristiques propres à chaque bien. Pour les propriétés bâties, cela peut inclure :
- la superficie habitable du logement ;
- les éléments de confort et d’équipements (ascenseur, chauffage central…) ;
- la situation générale du logement (étage, orientation…).
Pour les propriétés non bâties, on se référera plutôt à la production potentielle du terrain en fonction de sa nature (terre agricole, forêt…).
Étape 3 : application d’abattements et de coefficients correcteurs
Le calcul final de la valeur locative cadastrale prend en compte divers abattements et coefficients correcteurs, qui permettent d’ajuster le résultat en fonction des éléments spécifiques à chaque situation.
Par exemple, pour les propriétés bâties, il existe un abattement obligatoire de 50 % sur la valeur locative cadastrale servant de base à la taxe foncière. De plus, chaque commune ou groupement de communes peut décider d’appliquer des abattements supplémentaires pour la taxe d’habitation, afin de prendre en compte la situation des occupants (charge de famille, revenus…).
Comment la valeur locative cadastrale influence-t-elle les impôts locaux ?
La valeur locative cadastrale constitue la base d’imposition pour plusieurs taxes locales, mais son impact sur le montant des impôts dépend également d’autres facteurs, notamment les taux d’imposition votés par les collectivités locales.
Exemple pour la taxe d’habitation
Afin de calculer le montant de la taxe d’habitation, on applique le taux voté par la commune (ou l’établissement public de coopération intercommunale, EPCI) à la valeur locative cadastrale du logement, après abattements éventuels. Ensuite, on ajoute les éventuelles taxes additionnelles ou spécifiques (taxes syndicales, taxes pour ordures ménagères…), qui peuvent elles aussi être basées sur la valeur locative cadastrale.
Exemple pour la taxe foncière
Pour la taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties, on applique respectivement les taux votés par la commune et/ou le département à la valeur locative cadastrale des biens, après un abattement obligatoire de 50 % pour les bâties. Des exonérations ou dégrèvements peuvent s’appliquer dans certains cas, en fonction de la situation du propriétaire et du bien concerné.
Exemple pour la contribution économique territoriale (CET)
La CET est composée de deux volets : la cotisation foncière des entreprises (CFE) et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). La base d’imposition pour la CFE est la valeur locative cadastrale des biens passibles de la taxe foncière, utilisés par l’entreprise pour exercer son activité. Le montant de la CFE dépend ensuite du taux voté par la commune ou l’EPCI et d’éventuels abattements ou dégrèvements prévus par la législation.
Il est donc essentiel de connaître la valeur locative cadastrale pour comprendre le calcul des impôts locaux. Néanmoins, la complexité de cette notion et du système fiscal français dans son ensemble incite à consulter un professionnel en cas de doute ou de question sur votre situation personnelle.