Marché immobilier : même les chiffres des notaires sont curieux !

Immobilier

Il y a quelques jours, la rédaction de Patrimoine Magazine s’étonnait des données contradictoires livrées par les réseaux d’agences concernant les chiffres du marché immobilier. Cette semaine, c’est la note de conjoncture des notaires qui nous laisse perplexes. Explications.

« Dans l’ancien, un marché encore désorienté ». C’est ainsi qu’est titrée la dernière note de conjoncture des notaires, qui fait état d’une baisse des prix de 1,7% sur un an à la fin du 1er trimestre 2014 par rapport au même trimestre un an plus tôt. Difficile de comprendre comment ce chiffre si faible a pu être calculé tant il diffère des autres chiffres dévoilés par les notaires : de fortes baisses dans la plupart des grandes métropoles.

Dans le détail, les notaires constatent ainsi un recul des prix des appartements anciens largement supérieur à 1,7% dans une majorité de villes : -2,8% à Amiens, -5,3% à Lille, -2,1% àMulhouse, -6,8% à Saint-Etienne, -5,5% à Nîmes, -3,2% àGrenoble, -3 ,6% à Nice, -5,7% à Clermont-Ferrand, -5,1% àBayonne, -3,3% à Rennes, -8,6% à Rouen… On a donc du mal à comprendre comme de tels chiffres peuvent être contrebalancés par quelques rares hausses : à Tours (+6,4%), Metz (+8,3%) ou encore Bordeaux (+12,2%). Ni même par les baisses un peu plus modérées constatées à Paris (-1,6%), Reims (-1,2%) ou encoreToulouse (-1,3%). Sur les maisons, les notaires notent également des baisses bien plus importantes cette moyenne de 1,7%. Ainsi les prix baissent de 2,3% sur l’ensemble d l’Ile-de-France, de 7% à Reims, de 8,5% à Troyes, de 2,7% à Saint-Etienne ou encore de 10% à Chartres. Certes, l’évolution des prix dans les petites villes ne sont pas connues mais il y a fort à parier que ces dernières ne voient pas leurs prix flamber, bien au contraire !

Les notaires injoignables

En résumé, nous voilà encore une fois de plus face à des chiffres difficiles à interpréter (lire notre article : les chiffres de l’immobilier… très éloignés de la réalité du marché). Et il faut dire que les notaires ne nous y aident pas puisqu’après avoir tenté de les joindre pendant deux jours, nous avons choisi de faire notre propre analyse, grâce notamment aux nombreux témoignages d’agents immobiliers que nous interrogeons en région.

Si les prix moyens qui paraissent régulièrement font état d’une baisse modérée, sur le terrain, c’est une véritable chute qui s’opère. Les biens avec défauts peinent tellement à se vendre qu’ils sont aux dires mêmes de certains professionnels, « vendus en-dessous de leur valeur ». Et même les biens de qualité n’atteignent plus les niveaux de prix d’il y a un an ou deux. Car les acquéreurs en face sont plus frileux et disposent de budgets plus faibles. Et même Paris et la première couronne, longtemps épargnés, ne le sont plus. Il est temps de reconnaître que le marché immobilier n’est pas simplement désorienté, mais qu’il s’est vraiment retourné.