Logo de Tracfin

Crédit consommation : Tracfin vigilant dans la lutte contre le terrorisme

Banque

La cellule anti-blanchiment d’argent du ministère de l’Economie et des Finances, Tracfin, vient d’annoncer une hausse d’activité de l’ordre de 50% des alertes sur de probables financements du terrorisme. Sur le premier semestre de l’année 2015, Tracfin annonce une hausse des alertes de 50% et précise que les efforts de ses équipes ont davantage ciblé le crédit à la consommation ou credit renouvelable et le financement participatif, aussi dénommé crowfunding.

« La croissance totale des signalements faits à Tracfin (traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) les six premiers mois de l’année a été de 10% après une croissance de 30% sur l’année 2014 », a déclaré Jean-Baptiste Carpentier, le directeur de Tracfin, au cours d’une conférence de presse donnée le mardi 30 juin.

« Concernant la seule question de la lutte contre le financement du terrorisme, l’augmentation enregistrée a été de 50% par rapport au premier trimestre 2014 », a-t-il précisé. La cellule anti-blanchiment de Bercy présentait d’ailleurs pour l’occasion un rapport intitulé « Tendances et analyse des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ».

Le crédite à la consommation dans le viseur de Tracfin

L’agence a ainsi annoncé que 2133 personnes étaient actuellement sous surveillance depuis le début de cette année 2015, contre 3500 au total pour l’ensemble de l’année 2014. 230 dossiers sont à l’heure actuelle analysés par les équipes de Bercy.

Tracfin a en outre expliqué concentrer ses efforts sur le crédit à la consommation et les campagnes de financement participatif. Il a en effet été démontré que pour perpétrer son attentat dans le supermarché Hyper Cacher, Amedy Coulibaly avait emprunté de l’argent auprès de l’organisme de crédit Cofidis. « Nous estimions jusqu’à une date récente que le crédit à la consommation était une opération à faible risque, parce que les montants étaient relativement limités », a indiqué Jean Baptiste Carpentier, ajoutant que « l’expérience malheureuse de janvier a démontré que cet aspect-là devait être remis en question ».

Dans une moindre mesure, la surveillance des campagnes de crowfunding sont également dans le collimateur de Tracfin en raison des facilités de financement permises par ce type de campagne. En quelques clics il est en effet facile pour n’importe quel internaute de participer à une campagne de dons qui pourrait éventuellement être utilisée à des fins terroristes. Toutefois, le directeur de Tracfin a tenu à minimiser le risque, expliquant que par exemple Daech n’avait pas besoin de ce type de financement participatif. « Daech n’a besoin de personne pour être financé », a-t-il conclu.